Baha, le chevalier à l’histoire inconnue explore la puissance de l’imaginaire face à la dureté du réel, tout en éveillant les consciences sur les inégalités, la consommation, et l’impact environnemental de nos choix.

Un spectacle visuel et sonore, à hauteur d’enfant, pour parler de ce qu’on ne voit pas toujours… mais qui existe bel et bien.

À travers Baha, le chevalier à l’histoire inconnue, nous avons souhaité donner voix à ces enfants que l’on ne voit pas, que l’on n’entend pas. Des enfants plongés malgré eux dans une réalité brutale, celle des décharges à ciel ouvert, fruits directs de notre société de consommation mondialisée. Pourtant, c’est dans ce décor de déchets, de matériaux abîmés et d’objets oubliés que naît une résistance douce mais puissante : l’imaginaire.

Baha n’a ni épée ni armure. Il a pour royaume une décharge, pour batailles ses journées à trier les rebuts. Et pourtant, grâce à son monde intérieur, il devient chevalier. Là où l’on ne voit que misère, lui voit des montagnes à gravir, des créatures fantastiques à affronter, des livres qui parlent d’un ailleurs possible. Cette capacité à transformer le réel, à s’échapper par le rêve sans jamais renier la réalité, c’est ce que nous portons au cœur de notre création.

L’imaginaire de l’enfant est ici traité non comme une fuite, mais comme une force de survie, un outil de résilience face aux violences sociales, économiques et environnementales. Il est le moteur d’une construction identitaire malgré l’adversité, le moyen d’exister autrement que dans la douleur, la précarité ou l’oubli.

Le spectacle tisse ainsi un lien étroit entre la poésie de l’enfance et les réalités du monde. Il interroge les conséquences de notre mode de vie : que deviennent nos déchets ? Qui en paie le prix ? Comment des gestes quotidiens, anodins ici, peuvent bouleverser la vie ailleurs ? Ce conte contemporain, nourri de marionnettes, de théâtre d’objet et de musique live, évoque sans didactisme mais avec sensibilité les enjeux écologiques et sociaux de notre époque.

Parce que l’art, et en particulier le théâtre visuel et marionnettique, a cette puissance unique de réunir les âges, de faire passer un message par l’émotion, le rire ou l’émerveillement, nous faisons le pari de parler aux enfants comme aux adultes. Baha est un miroir et un cri silencieux : celui de l’imagination comme dernier territoire libre, celui d’un monde qu’il faut réparer, ensemble.