Adapté du jeu vidéo Little nightmares (créé par Tarsier Studios et BandaiNamco), Petit Cauchemar est un spectacle poétique, onirique et engagé qui vous confrontera à vos peurs d'enfance et dans lequel nous questionnons la confrontation brutale du monde de l’enfant à la réalité de l’adulte.

Dans Petit Cauchemar, tout commence par un rêve… ou plutôt un cauchemar. Un monde trouble et difforme, où l’enfant dérive, minuscule et fragile, face à des figures monstrueuses. C’est dans cet espace onirique que se déploie notre théâtre : un espace où le réel devient métaphore, et où l’imaginaire devient l’unique force capable de faire face à la violence du monde.

Le spectacle met en scène Six, une enfant projetée dans un univers qui n’est autre qu’un miroir déformant de notre société : une société de consommation effrénée, de normes étouffantes, de cruautés banalisées. L’Antre, ce navire étrange et inquiétant, n’est rien d’autre que le théâtre du monde adulte, avec sa logique implacable et ses règles absurdes. À travers chaque rencontre, chaque figure grotesque, ce sont les déformations de notre monde que l’enfant affronte : la boulimie de pouvoir, l’égoïsme, l’indifférence, la peur de l’autre.

Mais l’enfant résiste. Et cette résistance prend racine dans l’imaginaire.

C’est dans le rêve, aussi cauchemardesque soit-il, que Six construit ses armes : le jeu, la curiosité, l’empathie. Là où la réalité cherche à l’écraser, son imaginaire la relève. Loin d’être une simple échappatoire, l’imaginaire devient une force intérieure, un moteur de transformation et de survie. Il permet d'appréhender la peur sans s'y soumettre, de nommer les monstres pour mieux les traverser.

Petit Cauchemar est aussi une réflexion sur l’impact du monde sur l’enfant. Que transmettons-nous ? Que laissons-nous à voir, à ressentir ? Dans ce monde trop grand, trop bruyant, l’enfant se construit malgré tout – ou à cause de tout. Le rêve et le cauchemar, comme deux versants d’une même montagne, sont les langages premiers de cette construction intérieure. Ils reflètent autant les fragilités que les colères, les manques que les élans de vie.

À travers le médium poétique de la marionnette, nous avons souhaité donner corps à cette tension : entre douceur et terreur, entre résistance et abandon, entre enfance et monstruosité. La marionnette, par sa nature même – entre objet et vivant – matérialise ce flottement, ce trouble si propre à l’univers du rêve. Elle permet à l’enfant, mais aussi au spectateur, d’éprouver une forme de catharsis : d’accueillir ses propres peurs, de les traverser, et d’en sortir, peut-être, un peu transformé.

Ce spectacle s’adresse aux enfants à partir de 12 ans, à l’âge où l’on commence à percevoir l’injustice, à sentir l’absurde des conventions sociales, à rêver d’un ailleurs. Il est un rappel que l’imaginaire est un droit fondamental — un espace de liberté, de réinvention, de beauté. Et qu’il est, peut-être, la meilleure arme pour ne pas devenir comme les adultes que l’on redoute.